Colloque 2013 – Perspectives : hier et aujourd’hui

Introduction : Le mot de l’Association

Perspectives : hier et aujourd’hui

Zeineb Ben Said Cherni

Je commence, avant tout, et au nom de l’association Perpectives – Amel Ettounsi Mémoire et Horizons par présenter mes remerciements à tous les camarades et à tous les chercheurs qui ont accepté de célébrer, aujourd’hui avec nous, le cinquantenaire de Perspectives (1963-2013) que ce soit par l’exposé de leurs témoignages, de leurs analyses ou par leur contribution à l’organisation de ce colloque. Nous remercions aussi vivement le Professeur Mohamed Kamel Gaha Directeur Général de la Bibliothèque Nationale qui a accueilli dans cette enceinte de la préservation et de la transmission du savoir, les travaux qui célèbrent le cinquantenaire de Perspectives. Notre association exprime aussi toute sa reconnaissance à l’effort fourni par Monsieur  le Professeur Hédi Jellab Directeur Général du Centre des Archives Nationales. Monsieur  Jellab a accepté d’abriter au sein du centre des archives toute la documentation de Perspectives, les revues, le journal mais aussi les procès verbaux, la correspondance et tous les manuscrits se rapportant aux activités de l’organisation : Perspectives-Amel Ettounsi.  Il nous a en outre assuré de la disposition du centre à œuvrer à la conservation de cette documentation par l’utilisation des techniques d’appoint qui permettront de brocher et de préserver ces documents qui sont restés jusqu’à ce jour, dans la clandestinité, de peur de leur éparpillement éventuel. Notre association tient à exprimer spécifiquement sa reconnaissance à la Fondation Erich Böll représentée par Amal Nasr et Joachim Paul qui ont eu l’amabilité de nous aider à pourvoir aux charges de l’organisation matérielle du colloque.

Nous ne pouvons par ailleurs qu’exprimer notre intense joie de retrouver  et d’accueillir, à l’occasion de ce colloque,  des amis et des collègues auxquels nous souhaitons la bienvenue. Ils sont venus du Maroc, d’Alger d’Egypte, du journal El Ahram,  mais aussi d’Italie, de France. Nos invités sont d’éminents chercheurs mais d’abord d’anciens militants  qui pour la plupart se sont engagés dans des mouvements marxistes et sont passés par les mêmes épreuves militantes et répressives qu’ont connues les perspectivistes. La célébration du cinquantenaire de Perspectives correspond à un moment crucial de l’histoire de notre société ainsi que celle de quelques  pays arabes. Les mutations qu’ils connaissent sont qualifiées par certain philosophes de « Réveil de l’histoire ». Cette phase par laquelle passent nos sociétés est un indice d’un grand bouleversement politique et social ; les peuples ont rejeté en bloc leurs gouvernants. La révolution s’est déclarée ici et là, mais elle nous a surpris par sa spontanéité et par les ressorts politiques inaccoutumés qui ont favorisé son explosion. Elle suscita une inquiétude intellectuelle sérieuse autour du sens à octroyer à ces explosions sociales radicales et une révision de la charge sémiotique que nous octroyons au mot révolution.

L’aspiration à la révolution comme horizon vers lequel tendrait la société tunisienne et qui pourrait prendre les allures d’une tension vers un idéal de justice, de liberté et de souveraineté nationale, n’est pas un fait nouveau en Tunisie. Elle constitua une revendication profonde d’une jeunesse tunisienne engagée et militante, celle de la gauche marxiste communiste et d’extrême gauche et ce depuis près de cinquante ans révolus. Les divers soulèvements révolutionnaires exigent un examen de la portée et des sens multiples de ces aspirations dont l’horizon est le changement radical du modèle social, tout autant dans le passé que dans l’avenir.

L’effervescence sociale par laquelle passe aujourd’hui la Tunisie porteuse d’espoir et d’aspiration à l’émancipation, est en train de réveiller les valeurs du passé, refoulées mais encore vivaces. Elle a suscité aussi l’émergence des souffrances qui ont accompagné les luttes politiques des perspectivistes.  Toutefois, nous ne pouvons constater que le référentiel épistémique dont nous avons fait usage dans le passé est devenu désuet. Cet état de fait suscite une réflexion autour du concept de révolution et du rapport entre passé et avenir afin de cerner les caractéristiques de cette période de bouleversement radical par lequel nous passons ainsi aujourd’hui.

Cette exigence à tenter de comprendre le rapport entre le passé et le présent n’est pas uniquement suscité par des préoccupations conceptuelles et théoriques, l’approche rétrospective nous permet de dégager le rôle idéologique et politique joué par un  mouvement qui a été réprimé d’une façon farouche qui a résisté puis a fini par être démantelé. Les principes et les idéaux qu’il a véhiculés ont perduré et ont eu prise sur les évènements, aujourd’hui.  En effet,  les principes de la liberté d’expression, d’association et d’une économie indépendante et intégrée, ainsi que la dénonciation de l’impérialisme, et la distribution égale des richesses, scandés par les perspectivistes, sont encore en ces temps d’une grande actualité. Et c’est là une preuve de la persistance de structures d’attente préconscientes qui visent l’émancipation, jusqu’à nos jours.

Le mouvement Perspectives qui devint par la suite ‘Amel Ettounsi, à partir de 1970, a adopté initialement une démarche nationaliste fanonienne qui prône le principe de la disposition des peuples de leur propre destinée. L’indépendance de la Tunisie fut un moment de grande euphorie pour les perspectivistes qui déclarèrent leur soutien aux luttes des peuples en vue de leur indépendance (voir le soutien apporté à l’Algérie, au Vietnam et au Cambodge). Le mouvement perpétua son action par la dénonciation de l’autocratie, de l’oppression et de contraintes imposées à la liberté d’expression et d’organisation. Le lot de ces militants fut la torture les exactions, les radiations du travail et la comparution devant une cour  instituée spécialement pour les incriminer : à savoir la Cour de la Sureté de l’Etat. Les procès se succédèrent individuels et collectifs, les plus importants sont ceux de 1968, 1974 et 1975. Ces dates évoquent le caractère autoritaire et injuste d’un régime politique qui a pourchassé d’une façon continue la liberté d’expression et d’organisation politique, démantelant plusieurs vies familiales, détruisant des carrières professionnelles et des cursus universitaires de  la quasi majorité des militants de Perspectives –Amel Ettounsi.

Le mouvement Perspectives tenta malgré cela de se reconstruire, après chaque coup de filet opéré par la police et de préserver ses activités, dans la clandestinité. Toutefois, le régime en place décida d’en venir à bout de cette force politique qui li tient tête. Incarcération à  Borj Erroumi, condamnation à des peines de prison allant jusqu’à douze ans  et qui cumulées atteignirent vingt ans pour certains, telles furent les conséquences de leur obstination à exercer la liberté d’expression.  Leur réclusion carcérale était une forme de déportation vers des lieux de  détention réservés aux prisonniers de droits communs qui ont commis les crimes les plus odieux. Les perspectivistes passèrent des années successives dans le bagne d’Ennadhour, à Bizerte Borj Erroumi dans des conditions inhumaines.  Ce pan occulté de l’histoire de la Tunisie doit être dévoilé, sa portée historique doit être à son tour examinée.

 Nous constatons cependant que le démantèlement par le pouvoir de l’organisation Perspectives n’a pas abouti à l’annihilation de la pensée et voire même de l’activité organisationnelle et politique du mouvement Perspectives-Amel Ettounsi. En effet,  les diverses techniques de répression expérimentées sadiquement sur les militants  perspectivistes n’ont pas pu éteindre la flamme de la vérité historique portée par cette organisation de gauche. Leurs parcours militant a pris les allures d’une épopée qui a pu traverser le temps, réactivée par les vertus d’une narration de leurs luttes, par les familles par leur entourage, et perpétuée à travers un imaginaire déployé dans le cinéma,  le théâtre et la littérature. L’esprit de Perspectives s’est aussi incarné à travers un espace  institutionnel qui lui a permis de perdurer.  Des institutions telle la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Amnesty International, l’ATFD, l’AFTURD l’UGTT ont été alimentés par la présence de militants perspectivistes  au sein même de leurs structures organisationnelles ainsi que par les idéaux de justice et de liberté véhiculés par eux. La pensée critique des perspectivistes s’est incrustée dans les profondeurs de consciences et de l’inconscient collectif et ce tout au long de  l’histoire de la Tunisie indépendante, son expression fut à la fois occultée mais aussi ouverte et publique. Elle a connu une continuité politique qui n’a pas subi de fracas destructeur dans l’expérience menée par le POCT ( Le Parti des Ouvriers Tunisiens) dirigé par des militants qui se sont formés, à l’origine dans l’organisation :  Amel Ettounsi dont le dirigeant de ce parti : Hamma Hammami. Nous pouvons dire que le mouvement Perspectives a engendré, depuis les années soixante, un procès de subjectivation politique porté par des visés d’émancipation et qui a pu assurer une pérennité à travers l’histoire contemporaine de la Tunisie.

Pour toutes ces raisons, notre association s’est donnée comme objectifs de susciter  la recherche et les témoignages sur cette étape de l’histoire politique de la Tunisie qui est demeurée presque occultée, à ce jour. Et parce que nous avons amorcé une telle tâche, nous avons été qualifiés de passéistes. Nous pencher sur l’histoire de la gauche en général ne se limite nullement à rassembler les documents et à les dupliquer et à  glorifier un passé militant, le travail de mémoire est une marche au sein d’une temporalité active où s’agglutine le temps rassemblant le passé, le présent et l’avenir et propulsant de la sorte notre élan vers l’avenir. Notre travail s’inscrit dans le cadre du procès de subjectivation des forces sociales qui se sont mobilisées pour les objectifs de la révolution, restituant ses principes et clarifiant sa portée. Pour maîtriser notre avenir nous devons comprendre notre passé et cerner ses spécificités et son rapport au présent. Le travail de mémoire aide à formuler les alternatives et à baliser des horizons. Diverses questions se posent à nous aujourd’hui : Quelles sont les raisons qui ont suscité les mouvements révolutionnaires, dans le passé et aujourd’hui ?  Quel est le devenir des divers soulèvements, dans le monde arabe aujourd’hui ? S’acheminent-ils vers la démocratie, processus dont le déroulement paraît difficile ? Nous devrons tous militants, historiens, sociologues et économistes nous pencher sur ce réel en effervescence en vue de tenter de déceler ses ressorts. Nous ne pouvons nous contenter de jugements de valeurs ou de discours normatifs qui apprécient ou déprécient les faits et qui comptabilisent les échecs et le succès, le moment exige de la clairvoyance et de l’analyse rationnelle. Celle-ci nous permettrait d’élaborer des plans et des orientations politiques et économiques susceptibles de répondre aux besoins de démocratie, de liberté et de justice sociale vers lesquelles aspirent les sociétés arabes aujourd’hui.

Il faut ajouter à tout cela des variables nouvelles qui se présentent à nous, en ce moment, et auxquelles nous ne sommes pas habituées, à savoir le terrorisme qui rend notre réel plus complexe et qui rend plus urgente la nécessité de nous pencher sur ce qui se passe autour de nous. Les procédés sécuritaires, pour contrer le terrorisme, ne suffisent pas à elles seules. Il est impératif pour nous d’avoir une maîtrise théorique de la configuration géostratégique dans laquelle nous nous trouvons, de comprendre la politique dans son rapport avec la culture, domaine susceptible de raffermir la prise de conscience de soi comme source d’émancipation et de maîtrise de sa propre destinée. Nous comprenons, sans aucun doute aujourd’hui, que le terrorisme se nourrit de la marginalité et de l’indigence matérielle et qu’il puise aussi dans l’ignorance et dans le nihilisme ou de cette volonté qui ne veut rien sauf à la limite, l’annihilation de soi et de l’autre par la violence. Ce colloque n’est qu’un début qui nous portera à scruter notre passé afin de le lier au présent. Les travaux sur le mouvement Perspectives et sur la gauche, sont rares, nous citons à titre d’exemple à ce propos la thèse Michael Ayari qui n’a pas été publiée et celle de Abdeljelil Bouguerra. Les travaux se rapportant à ce domaine doivent se multiplier et connaître une plus grande diffusion. La gauche a incarné dans le passé l’esprit de la révolution et ce sont aujourd’hui ses principes qui orientent d’une façon implicite et explicite les mutations révolutionnaires actuelles. Il est aujourd’hui, du devoir de ses militants et de ses intellectuels de transformer leurs aspirations et leurs idéaux et leurs représentations en une rationalité politique alimentée par les expériences du passé et les  changements inattendus du présent.

Lors de ce colloque vont interférer les témoignages des militants et les analyses des chercheurs dans leurs spécialités différentes, nous allons examiner des problématiques que nous avons répertoriées de la manière suivante :

-L’histoire de Perspectives et perspectives dans l’histoire

-Les conditions sociales et économiques de l’émergence du mouvement Perspectives et des « la lutte révolutionnaire ».

– Perspectives et la naissance d’un système pénal coercitif et de  luttes carcérales  pour les droits humains

– Perspectives, la culture et les courants culturels actuels

– La dynamique révolutionnaire, hier et aujourd’hui

Nous avons par ailleurs réservé une séance spéciale et officielle au dépôt  des archives au sein de le Bibliothèque Nationale et du Centre National des Archives.

La célébration du cinquantenaire de Perspectives est un évènement important, le temps s’y comprime dans cet instant que nous vivons. Il nous charge de responsabilités afférant à la militance et à la recherche. Ces journées réactivent nos élans de jeunesse vers  l’émancipation, mais aussi des douleurs dues à des sacrifices lourds qui sont en train, à ce jour  de nous tourmenter. Aujourd’hui encore notre réel se trouve chargé de craintes et de soubresauts psychologiques. Nous avons dit A Dieu plusieurs martyrs : Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Lotfi Nagdh et Socrate Cherni, ainsi qu’à de nombreux soldats et agents de l’ordre courageux et dévoués à la nati. Nous avons aussi perdu des camarades chers et pleins de détermination, jusqu’au dernier soupir, et qui sont Noureddine Ben Khedr, Ahmed Ben Othman, Mohamed Ben Jennet, Am Khmaies et Amar Mansour. Nous avions décidé de dédier chaque séance à la mémoire de chacun d’entre eux. Nous avons par ailleurs, programmé une quatrième séance poétique et artistique qui se tiendra à la Maison Ben Abdallah que nous avons dédiée à la mémoire d’Ahmed Foued Najm, à Am Khmaies  (Mouldi Zalila). En souvenir de tous ces militants disparus et en hommage à leur abnégation pour la liberté, levons nous pour observer une minute de silence en leur mémoire. Leurs sacrifices et leur courage constitueront autant de leçons qui alimenteront notre potentiel de lutte pour l’édification de la démocratie et de la liberté et de la justice sociale et ce, en Tunisie, en Egypte, en Lybie et en Syrie.

 *Vice présidente de l’Association Perspectives-Amel Ettounsi Mémoire et Horizons, coordinatrice scientifique du colloque. Décembre 2013

 

Programme Du Colloque 2013

1ère journée : mercredi

18 décembre :

Perspectives dans l’Histoire contemporaine :

 

 

Dédiée à

N. Ben KHEDHR

  Journée 2 : jeudi 19 décembre : Ressorts socio-économiques :

 

 

 

 

 Dédiée à

Med B. JANNET

Journée 3 vendredi 20 décembre :

 Perspectives ferment d’une culture émancipatrice :

 

 

 

Dédiée à

Ahmed OTHMANI

–       9h : Allocation du directeur de la BN (M. Kamel GAHA)

–       Présentation des fondateurs de Perspectives par M. Brahim. RAZGALLAH

–       Présentation du colloque et l’APAT par Mme Zeineb Ben Said. CHERNI

–       9h30 : 1 ère séance : Modérateur : Mme Aicha BELABED

–       M. Hedi JALLAB :

ظروف  نشأة برسبكتيف

–       10h15 : Discussion et pause-  café

–       11h10 :2éme séance : Modérateur : Raoudha GHARBI

–       A. BOUGUERRA :

برسبكتيف بين المنشود والموجود

–       M.S.FLISS :

خوف الغزاة من الذكريات

–       M.AYARI : Les pièges de la mémoire

–       12h00 : Discussion

 

–       9h : 1 ère séance :

         Modérateur : N. HMILA

–       Abdelkader .ZGHAL : Perspectives, patrimoine culturel de tout les tunisiens

–       A.BEDOUI : Révolution et alternative économique

–       M.CAMAU (France) : Contre conduite et état de domination

–       10h : Discussion et pause-  café

–       11h15 : 2éme séance : Modérateur :Fethi .BELHAJ YAHIA

–       Azzam MAHJOUB : Révolution et difficultés de la transition

–       Dalila MAHFOUDH :

رأي من فعل ذكريات متوقّدة

–       R.B.HAYEM (Maroc) : De quelle Histoire sommes-nous les héritiers

–       12h15 : Discussion

Amorce de procès politique de type nouveau, luttes carcérales et de défense des droits

–       9h : 1 ère séance :

Modérateur : M.A. MOUELHI 

–       M. Tahar. DHIFAOUI : Impact de Perspectives sur la culture contemporaine en Tunisie

–       Mme Zeineb Ben Said.CHERNI : Politique et culture chez perspectivistes

–       M. Anouar MOGITH (Egypte) : L’avenir de la Gauche entre mission politique et mission culturelle

–       10h : Discussion et pause-  café

–       11h15 :2émeséance : Animatrice : L.B.MHENNI

نفحات شعرية

 

 

–       15h : 3 éme séance : Modérateur : H.B. FRAJ

–       A.TEMIMI :

برسبكتيف والبرسبكتيفيون

–       A.ZEMZEMI :

ذاكرة تأبى المصادرة

–       15h40 : Discussion et pause-  café

–       16h40 :4éme séance : Modérateur : M. KHENISSI 

–       A.A.SGHAIR : L’élan internationaliste perspectiviste

–       S.PAULI (Italie) : Connaitre l’histoire de Perspectives

–       17h15 : Discussion

 

 

–       15h : 3 éme séance : Modérateur : A. BOURAOUI

–       M.CHEFFI :

دور المحاماة في المحاكمات السياسية

–       H.CHEKIR : Les procès politiques en Tunisie

–       15h40 : Discussion et pause-  café

–       16h40 : 4éme séance : Modérateur : J. JEDDI

–       Sadok .B.MHENNI : مدارس برسبكتيف

–       17H20 : Discussion

–       15h : 3éme séance : Modérateur : R.FENNICHE :

–       A.KENZ (Algérie) : Pour éviter les erreurs du passe

–       Ch. FERJANI : Une traversée clair

–       H.MARSIT : Perspectives et la révolution du 14 janvier

–       15h45 : Discussion et pause-  café

–       16h40 :4éme séance : Dépôt d’archives de Perspectives par B. RAZGALLAH en présence des fondateurs

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